Charges récupérables ou non : ce que les bailleurs doivent savoir
- Camello Syndic
- 9 avr.
- 2 min de lecture
Quand on met un logement en location, une question revient souvent : quelles charges peut-on légalement refacturer au locataire ? En copropriété, cette distinction entre charges récupérables et non récupérables est encadrée par le décret n°87-713 du 26 août 1987. Pourtant, de nombreuses erreurs persistent, notamment dans l’interprétation de certaines dépenses liées à la sécurité, l’entretien ou les gros travaux.
Voici un point complet pour y voir clair.
✅ Charges récupérables : ce que le propriétaire peut refacturer
Les charges récupérables sont celles liées à l’usage courant du logement et de l’immeuble. Elles concernent principalement :
1. Entretien et services des parties communes
Nettoyage des escaliers, halls, couloirs
Sortie des poubelles
Fournitures (produits ménagers, ampoules, balais…)
Entretien des espaces verts
Petites réparations sur les équipements communs (interphone, ventilation…)
2. Eau et chauffage collectif
Consommation d’eau (froide et chaude)
Entretien des compteurs d’eau
Combustible (gaz, fioul…)
Entretien courant de la chaufferie, des radiateurs, vannes, canalisations
Désembouage ou équilibrage du réseau, s’ils sont réguliers
3. Ascenseur
Consommation électrique
Contrat d’entretien
Remplacement de petits éléments (boutons, voyants…)
4. Taxes et redevances
TEOM (taxe d’enlèvement des ordures ménagères)
Taxe de balayage (dans certaines villes)
Redevance d’assainissement
5. Éléments de sécurité récupérables (rare)
Uniquement l’entretien courant d’équipements liés à l’usage direct du logement, si listés dans le décret.
🚫 Charges non récupérables : à la charge exclusive du propriétaire
Beaucoup de charges restent à la charge du bailleur, même si elles concernent le bon fonctionnement de l’immeuble :
Honoraires du syndic (forfait annuel, AG, gestion courante)
Assurance de l’immeuble (multirisque copropriété, RC)
Fonds de travaux ALUR, même non utilisés
Frais de gestion et comptabilité
Frais de procédure (huissier, avocat…)
Gros travaux : ravalement, toiture, remplacement de chaudière, mise aux normes…
Sécurité incendie :
Vérification des extincteurs
Entretien des BAES (éclairages de sécurité)
Contrôle des exutoires de fumée, alarmes incendie…
Travaux de mise en conformité
👉 Ces charges concernent la sécurité des personnes ou la conservation du bâtiment, et ne peuvent donc pas être refacturées au locataire.
📊 Tableau récapitulatif
Catégorie | Exemple | Récupérable ? |
Parties communes | Nettoyage, ampoules, produits d’entretien | ✅ Oui |
Espaces verts | Taille, arrosage, tonte | ✅ Oui |
Eau / Chauffage collectif | Consommation, entretien courant | ✅ Oui |
Ascenseur | Entretien, électricité, boutons | ✅ Oui |
Ordures ménagères | TEOM, sacs, bacs | ✅ Oui |
Assainissement | Redevance | ✅ Oui |
Éclairage parties communes | Électricité des couloirs, caves | ✅ Oui |
Honoraires de syndic | Forfait, AG, gestion | ❌ Non |
Fonds de travaux ALUR | Cotisation annuelle | ❌ Non |
Assurance immeuble | Multirisque, RC | ❌ Non |
Gestion administrative | Frais de comptabilité | ❌ Non |
Procédures | Avocat, huissier | ❌ Non |
Gros travaux | Ravalement, toiture, chaudière | ❌ Non |
Sécurité incendie | Extincteurs, BAES, vérifications | ❌ Non |
⚠️ À retenir
Même si certaines charges peuvent sembler logiquement récupérables, seule la liste fixée par le décret fait foi. En cas de doute, mieux vaut s’y référer ou demander conseil à un professionnel.
Et surtout, attention aux états de charges mal renseignés par certains syndics : des frais liés à la sécurité incendie sont encore trop souvent facturés à tort aux locataires.