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Charges récupérables ou non : ce que les bailleurs doivent savoir

Quand on met un logement en location, une question revient souvent : quelles charges peut-on légalement refacturer au locataire ? En copropriété, cette distinction entre charges récupérables et non récupérables est encadrée par le décret n°87-713 du 26 août 1987. Pourtant, de nombreuses erreurs persistent, notamment dans l’interprétation de certaines dépenses liées à la sécurité, l’entretien ou les gros travaux.

Voici un point complet pour y voir clair.



✅ Charges récupérables : ce que le propriétaire peut refacturer


Les charges récupérables sont celles liées à l’usage courant du logement et de l’immeuble. Elles concernent principalement :


1. Entretien et services des parties communes

  • Nettoyage des escaliers, halls, couloirs

  • Sortie des poubelles

  • Fournitures (produits ménagers, ampoules, balais…)

  • Entretien des espaces verts

  • Petites réparations sur les équipements communs (interphone, ventilation…)

2. Eau et chauffage collectif

  • Consommation d’eau (froide et chaude)

  • Entretien des compteurs d’eau

  • Combustible (gaz, fioul…)

  • Entretien courant de la chaufferie, des radiateurs, vannes, canalisations

  • Désembouage ou équilibrage du réseau, s’ils sont réguliers

3. Ascenseur

  • Consommation électrique

  • Contrat d’entretien

  • Remplacement de petits éléments (boutons, voyants…)

4. Taxes et redevances

  • TEOM (taxe d’enlèvement des ordures ménagères)

  • Taxe de balayage (dans certaines villes)

  • Redevance d’assainissement

5. Éléments de sécurité récupérables (rare)

  • Uniquement l’entretien courant d’équipements liés à l’usage direct du logement, si listés dans le décret.



🚫 Charges non récupérables : à la charge exclusive du propriétaire


Beaucoup de charges restent à la charge du bailleur, même si elles concernent le bon fonctionnement de l’immeuble :


  • Honoraires du syndic (forfait annuel, AG, gestion courante)

  • Assurance de l’immeuble (multirisque copropriété, RC)

  • Fonds de travaux ALUR, même non utilisés

  • Frais de gestion et comptabilité

  • Frais de procédure (huissier, avocat…)

  • Gros travaux : ravalement, toiture, remplacement de chaudière, mise aux normes…

  • Sécurité incendie :

    • Vérification des extincteurs

    • Entretien des BAES (éclairages de sécurité)

    • Contrôle des exutoires de fumée, alarmes incendie…

    • Travaux de mise en conformité


👉 Ces charges concernent la sécurité des personnes ou la conservation du bâtiment, et ne peuvent donc pas être refacturées au locataire.


📊 Tableau récapitulatif

Catégorie

Exemple

Récupérable ?

Parties communes

Nettoyage, ampoules, produits d’entretien

✅ Oui

Espaces verts

Taille, arrosage, tonte

✅ Oui

Eau / Chauffage collectif

Consommation, entretien courant

✅ Oui

Ascenseur

Entretien, électricité, boutons

✅ Oui

Ordures ménagères

TEOM, sacs, bacs

✅ Oui

Assainissement

Redevance

✅ Oui

Éclairage parties communes

Électricité des couloirs, caves

✅ Oui

Honoraires de syndic

Forfait, AG, gestion

❌ Non

Fonds de travaux ALUR

Cotisation annuelle

❌ Non

Assurance immeuble

Multirisque, RC

❌ Non

Gestion administrative

Frais de comptabilité

❌ Non

Procédures

Avocat, huissier

❌ Non

Gros travaux

Ravalement, toiture, chaudière

❌ Non

Sécurité incendie

Extincteurs, BAES, vérifications

❌ Non

⚠️ À retenir

Même si certaines charges peuvent sembler logiquement récupérables, seule la liste fixée par le décret fait foi. En cas de doute, mieux vaut s’y référer ou demander conseil à un professionnel.

Et surtout, attention aux états de charges mal renseignés par certains syndics : des frais liés à la sécurité incendie sont encore trop souvent facturés à tort aux locataires.

 
 
 
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